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(French) Reuters on CoE



Reuters on CoE declaration (in French)
Meryem

vendredi 30 mai 2003, 10h42

Le Conseil d'Europe pour la liberté d'expression sur internet

STRASBOURG (Reuters) - Les 45 Etats membres du Conseil de l'Europe ont 
adopté une déclaration commune qui énonce les principes devant 
s'appliquer à la communication électronique pour garantir la liberté 
d'expression.

Dans le préambule du texte, les Etats se disent "préoccupés par les 
tentatives visant à limiter l'accès du public aux communications sur 
l'internet, pour des raisons politiques ou d'autres motifs contraires 
aux principes démocratiques".

"La liberté d'expression et la libre circulation de l'information sur 
l'internet doivent être réaffirmées", selon eux.

En guise de principe numéro 1, qui vaut principe général, ils estiment 
que "les Etats membres ne devraient pas soumettre les contenus diffusés 
sur internet à des restrictions allant au-delà de celles qui 
s'appliquent à d'autres moyens de diffusion de contenus".

En conséquence de quoi, ils s'opposent notamment à tout système de 
censure préalable, "au moyen de mesures générales de blocage ou de 
filtrage", ce qui n'exclut pas selon eux l'éventualité d'un filtrage 
destiné au mineurs.

Ils admettent, de la même manière, le blocage, voire la suppression 
d'un contenu "clairement identifiable", dès lors que "les autorités 
nationales compétentes ont pris une décision provisoire ou définitive 
sur son caractère illicite".

UN CODE DE BONNE CONDUITE

Le droit à l'anonymat des utilisateurs doit être garanti "afin de 
favoriser l'expression libre d'informations et d'idées", ce qui 
"n'empêche pas les Etats membres" de prendre des mesures pour 
"retrouver la trace de ceux qui sont responsables d'actes délictueux".

Le texte affirme enfin "qu'il est nécessaire de limiter la 
responsabilité des fournisseurs de services qui font office de simples 
transporteurs ou, de bonne foi, donnent accès aux contenus émanant de 
tiers ou les hébergent".

Ce principe avait motivé le tribunal correctionnel de Paris lorsqu'il 
avait relaxé, le 11 février dernier, l'ancien président du portail 
américain Yahoo, poursuivi pour "apologie de crimes de guerre et de 
crimes contre l'humanité", après la mise aux enchères d'objets nazis 
sur internet.

La "déclaration" adoptée par les ambassadeurs des Etats membres du 
Conseil de l'Europe a, avant tout, valeur de code de bonne conduite.

Elle apporte un éclairage en contrepoint à la Convention du Conseil de 
l'Europe sur la cybercriminalité, qui engage essentiellement les 
contractants à réprimer le piratage informatique, l'atteinte à la 
propriété intellectuelle et la pornographie infantile sur internet.

Un protocole additionnel a ajouté le racisme et le négationnisme aux 
contenus qui doivent être prohibés.

Ouverte à la signature le 23 novembre 2001, la Convention sur la 
cybercriminalité n'a été ratifiée à ce jour que par l'Albanie, la 
Croatie et l'Estonie. Cinq ratifications sont requises pour qu'elle 
entre en vigueur.